SHE IS

Sophie Thimonnier

SHE lives
in New York

SHE is
Chef d’entreprise,
directrice artistique,
coach en tricot
et auteure

Sophie Thimonnier (aka Mlle Sophie) est chef d’entreprise, directrice artistique, coach en tricot et auteure. Portrait par Chloé Cohen (Avril 2019).

Sophie Thimonnier, reine du tricot

« Je suis désolée ça n’a pas été facile de caler notre échange », commence d’emblée Sophie Thimonnier. Au téléphone, on perçoit le sourire dans la voix de cette mère de famille de 37 ans. Dans un débit rapide – l’habitude sûrement de gérer beaucoup de dossiers en même temps – Sophie nous explique son parcours professionnel et géographique atypique.

Tout commence il y a 15 ans à New York : Sophie s’installe aux Etats-Unis pour travailler comme directrice communication de la styliste Nelly Biche de Bere – marque de bijoux et vêtements aujourd’hui disparue.

« Ce cauchemar a duré trois ans », lâche Sophie. « C’était comme le Diable s’habille en Prada. Ça a été le déclic, j’ai su qu’il fallait que je crée mon entreprise ».

Ses ami.e.s lui conseillent alors de vendre ses tricots, une passion qu’elle cultive depuis longtemps. « Je me suis dit que c’était n’importe quoi ! » s’amuse Sophie. Comme quoi le syndrome de l’imposteur a encore la peau dure… Pourtant, elle finit par se lancer dans une première aventure baptisée « Paul & Sophie », du nom de son neveu, et commence par vendre des kits de naissance, autour du tricot. Sauf que tout ne se passe pas exactement comme prévu : problème de visa, elle déménage à San Francisco, où elle décide de suivre pendant un an une formation à l’Academy of Art.

Un mois après la naissance de sa fille, elle repart sur les chapeaux de roue et lance « Breaking The Wool », nom sous lequel on retrouve des livres et des collaborations diverses.

« C’était il y a 10 ans pile » se remémore-t-elle, une pointe de nostalgie et de fierté dans la voix.

Une fierté qu’on partage quand on rembobine le fil de cette aventure. Car après un bref passage à Paris, et un retour à New York, Sophie n’a jamais arrêté de se renouveler.

Pendant un an, Sophie peaufine le projet Heartknit , qui combine le tricot, des exercices de respiration et des étirements.

Heartknit, ou le tricot en pleine conscience

Alors qu’elle se demandait comment replacer le tricot au centre de son activité, le mari d’une amie lui souffle, malgré lui, l’idée de ces workshops qui allient tricot et bien-être.

« Un jour, le mari d’une amie, qui travaillait énormément, collé à son téléphone H24, est venu assister à l’un de mes ateliers tricot. Sa femme lui avait dit de venir s’il voulait la voir. Pendant deux heures, il n’a pas regardé son téléphone et à la fin du cours il est venu me remercier. Il s’est pris au jeu et ça lui a fait énormément de bien, il a pu se reposer ».

Il n’en fallait pas plus pour inspirer l’entrepreneuse, à l’agenda déjà bien rempli. Pendant un an, elle peaufine le projet “Heartknit“, concept novateur qui allie tricot et pleine conscience, via des exercices de respiration et des étirements.

Apéro, décoration… tout est pensé pour mettre à l’aise les client.e.s et leur offrir une expérience « digne d’un spa ». D’ailleurs son projet n’a pas échappé à l’œil avisé du Today Show, qui l’a invitée récemment à venir en parler en plateau. Rien que ça.

Si Sophie – et son équipe de 5 coaches – travaillent beaucoup avec des entreprises telles Google ou L’Oréal pour aider les salarié.e.s à décompresser, elle s’est récemment mise à collaborer avec des organisations caritatives.

« On a commencé à travailler avec une association de lutte contre les violences domestiques. Avec nos ateliers, on espère leur redonner confiance, les déstresser et leur montrer qu’elles sont en sécurité ».

S’ajoutent à cela de prochains ateliers avec de jeunes internes en médecine, soumis à une telle pression qu’elle conduit parfois à la dépression et au suicide. Avec son mantra « drop your phone and grab your yarn», Heartknit est une jolie solution pour apprendre à lâcher prise. Et pour Sophie, le lâcher prise passe aussi par des cours de yoga deux fois par semaine. Une discipline qui l’inspire d’ailleurs dans ses ateliers où la relaxation est le maître mot.

Une chose est sûre, après avoir écouté Sophie nous parler de tricot, sa « drogue », des mouvements répétitifs de cette discipline qui invitent à la méditation, et du sentiment gratifiant d’avoir réalisé quelque chose, on se met à surfer sur internet pour trouver du matériel de tricot. Avant de se rappeler, qu’avant tout, Heartknit c’est de ne plus regarder ses écrans et déconnecter… On optera donc pour une boutique et l’un des livres de tutoriel écrit par Sophie.